Quelque part en 2010, alors que je viens tout juste de fêter mes vingt-trois ans, je reçois en cadeau le roman Soutien-gorge rose et veston noir de l’auteure Rafaële Germain. Véritable révélation pour la jeune femme passionnée de littérature que je suis. On peut vraiment écrire ce genre de livre là? Je veux dire… le style qui dépeint les réalités quotidiennes des femmes d’aujourd’hui? Avec leurs qualités et leurs défauts tout en y ajoutant une touche d’humour? Ben oui, toi! Ça a l’air que ça se peut. Quand j’ai refermé ce roman, celui qui venait de me faire ressentir pour la première fois une émotion bien particulière, je me suis mise à réfléchir. Alors… comme ça, moi aussi je pourrais écrire une œuvre qui me ressemble? On appelle ça comment d’ailleurs, ces bouquins aux histoires vives, bien réelles, et colorées?
De la Chick lit! m’avait répondu le libraire.
Ah bon! Hum… et ça fait référence à? que je lui avais ensuite demandé. Brièvement, celui qui me dévisageait d’un drôle d’air—j’ai compris plus tard que ce n’était peut-être pas pour moi, de l’autobronzant— m’avait expliqué la chose sans que ce soit vraiment clair. Évidemment, je me suis par la suite renseigné davantage, et… j’ai jeté mon autobronzant.
La Chick lit, Mesdames et Messieurs, vous connaissez ?
Il s’agit en fait d’une expression utilisée depuis le milieu des années 90 pour représenter les «comédies sentimentales» écrites généralement PAR des femmes POUR les femmes. Ouin… Pas certaine d’être confortable avec le terme ni même avec la description, mais il faut dire que les temps ont bien changés. Si aujourd’hui le style a énormément évolué—des hommes aussi se sont mis à l’écriture de romans plus légers, ont adopté ce ton humoristique pour décrire le quotidien qui n’a d’ailleurs aucun sexe, je tiens à le préciser—il va sans dire que le genre est malheureusement encore trop sous-estimé. Bien qu’il soit consommé en quantité phénoménale, on entend souvent dire ;
Ah, tu écris des affaires de filles! prononcé de façon peu reluisante.
Comme si ça ne se résumait qu’à ça! Et puis au fond… Ouin pis? En as-tu déjà lu, toi? Ce phénomène littéraire ayant pour icônes précurseures les Carrie Bradshaw et Bridget Jones de ce monde prend de plus en plus d’expansion depuis la dernière décennie. Si le style s’est avec le temps peaufiné, repoussant sans cesse les barrières de ce qu’on s’attendait autrefois à retrouver quand on ouvrait un livre de cette catégorie, je préfère dire qu’il s’agit de comédie. Romantique ou comédie tout court, selon moi ça revient quand même au domaine de l’humour. Évoquant pour la plupart les tracas de la vie de tous les jours—et quand on y pense, c’est fou à quel point nous vivons principalement les mêmes difficultés—à l’intérieur de ces pages se cachent des personnages qui nous font tantôt rire aux éclats tantôt verser quelques larmes.
Et donc après m’être totalement approprié chacune des œuvres de cette auteure que je venais avec plaisir de découvrir, je me suis laissé tenter par les romans de Sophie Kinsella, Helen Fielding, et Ann Brashares (pour ne nommer que celles-là). Mais rapidement, mon goût pour la littérature québécoise s’est accentué. Il faut dire que nos auteurs/autrices d’ici n’ont rien à envier aux autres, peu importe leur coin de la planète. Regorgeant de trésors souvent trop bien cachés, les étagères de nos librairies sont de vraies petites mines d’or. Et l’article qui suit traite justement de l’une de ces précieuses romancières québécoises m’étant rentré dans le cœur… pour ne jamais plus en ressortir.
J’ai fait la rencontre de Mélanie Cousineau lors d’un salon du livre. Au détour d’une séance de signatures commune, j’ai tout de suite eu de l’affection pour cette femme au sourire contagieux. L’étincelle bien présente dans ses yeux ne mentait pas; elle vivait tout comme moi son plus grand rêve. J’ai rapidement ressenti de la confiance envers cette fille amicale et rassurante. Ouais, c’est l’effet qu’a eu Mélanie sur l’angoissée chronique que je suis. Je te l’apprends aujourd’hui, mon amie! Et donc c’est en discutant avec elle que j’ai découvert la rigueur avec laquelle l’auteure a su poursuivre ses objectifs. J’ai ensuite pu reconnaître l’étendue son talent en me plongeant dans la lecture de son deuxième roman KARAOKÉ!, sorti en octobre 2016. Qu’on se le dise; il est tout à fait légal de consommer sans modération les œuvres de Mélanie Cousineau. D’autant plus que depuis 2016, les projets ne cessent de s’accumuler, et sa liste bibliographique continue de s’allonger. Je vous présente aujourd’hui le portrait d’une romancière pour qui vous développerez assurément—autant pour elle que pour ses personnages—un réel attachement.
Depuis toute petite, l’écriture fait partie intégrante de la vie de Mélanie. Plus jeune, il s’agissait pour elle d’un incroyable moyen d’expression. Voire même d’un besoin essentiel, puisque pour la grande émotive qu’elle a toujours été, ça lui permettait de libérer ses émotions, puis de les communiquer à son entourage. Jusqu’à ce jour, coucher des mots sur papier demeure pour l’écrivaine un réflexe agissant à titre d’exutoire. Lui permettant de non seulement soulager ses peines, l’adolescente à l’imagination débordante prenait à l’époque plaisir à créer textes, articles de journaux, et pièces de théâtre. À noter qu’elle en avait même monté une avec des élèves de sa classe. Ayant eu la chance d’être encouragé par le personnel enseignant, c’est manifestement durant ses années à l’école primaire que cette passion s’est tout naturellement enracinée en elle.
Quand je lui parle de ses influences, que je m’informe au sujet de ce qu’elle aimait lire durant son enfance, Mélanie m’apprend que c’est grâce à un concours intitulé «Livromagie» (lors de sa cinquième année du primaire) qu’elle développe un goût marqué pour la lecture. Elle dévore alors avec plaisir des livres de La courte échelle, puis se jette ensuite sur la collection Frissons. Plus tard, alimentée par une curiosité certaine, elle lira—en cachette évidemment—les Harlequins que sa grand-mère conservait précieusement dans sa salle de bain.
En janvier 2015, après une période passablement difficile—y perdant presque son essence et sa joie de vivre—Mélanie quitte la stabilité de son emploi pour se consacrer pleinement à ce qui la fait vibrer. Désireuse de laisser sa flamme créatrice prendre de l’expansion, d’alimenter ce désir l’ayant toujours habitée, elle consacre donc son temps à la rédaction de son rêve. En un temps record, elle arrive à boucler son tout premier roman.
Les idées affluaient tellement vite que j’étais esclave de mes doigts. Je ne faisais qu’obéir à ce que mon cerveau me dictait, dit-elle au sujet de cette période créative.
Avouant sans gêne avoir toujours rêvé d’être publiée, Mélanie ajoute;
«Je ne peux pas dire en toute humilité que j’écrivais juste pour moi. C’est archifaux. J’écrivais pour les autres, pour m’exprimer, et leur transmettre un message.»
Éprouvant une affection particulière pour la Chick lit—qu’elle dépeint comme une version écrite de films de filles qui font du bien—l’auteure me confie qu’elle aime l’accessibilité que procure ce style. En autre par son langage familier, et les anecdotes dans lesquelles on arrive facilement à se reconnaître.
En tant qu’auteure, ce genre littéraire me permet de créer une certaine proximité avec mes lectrices et lecteurs. Comme si on prenait un café ensemble, et que je leur racontais ma vie, ajoute-t-elle.
Avouant également que ses récits ne sont jamais vraiment bien loin de sa réalité, elle se décrit comme une Gaston Lagaffe puissance 1000, et avoue avoir un don inné pour se mettre les pieds dans les plats. Ce qui inévitablement, ajoute couleur et saveur à chacune de ses œuvres.
C’est donc toujours en 2015—3 mois après l’envoi de son manuscrit chez plusieurs éditeurs— que son plus grand rêve se concrétise. Et pour ajouter à son bonheur, elle signe un contrat avec LA maison d’édition dont elle rêvait. En mai 2016, Moi, maman? fait son arrivée en librairie. Suivront ensuite plusieurs autres titres. Deux sœurs et un pompier est publié en mai 2017, Tout va bien aller Béatrice en mai 2018, et… non, je n’ai pas terminé! C’est qu’elle est prolifique, cette belle et inspirée Mélanie! Pour continuer dans la veine de ses œuvres de Chick lit—parce que je précise que l’auteure s’est aussi lancé dans la littérature jeunesse—je me dois de vous conseiller Voyage désorganisé paru en mars 2019, ainsi que la suite Voyage désorganisé «Destination Floride» qui se pointe le bout du nez dès l’automne suivant. Du bonbon pour l’âme!
Comme mentionné plus haut, Mélanie excelle également dans un tout autre univers. Sa trilogie jeunesse Alexis Messier a depuis 2017 de quoi ravir les jeunes esprits en quête d’évasion. Plus récemment, la série MDJ (Maison Des Jeunes) fait son apparition dans toutes les bonnes librairies du Québec. Avec cet inventaire de choix, fort en diversité et qualité, plus aucune raison n’est assez valable pour dire que le confinement est ennuyeux. Long, certes. Mais pas ennuyant!
Les moments passés en compagnie de l’imaginaire de Mélanie Cousineau sauront assurément vous faire mettre de côté—l’espace d’un instant—les difficultés liées à cette maudite pandémie!
À noter que de nouveaux projets sont en cours de route, dont un roman jeune adulte… Le pacte! Un titre à retenir… https://melaniecousineau.com/
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