Synonyme de premières expériences, l’adolescence reste pour la plupart un passage empreint de questionnements, de doutes et d’incertitudes. En règle générale, traverser cette ingrate période (durant laquelle nos fichues hormones se paient notre tête) apporte inévitablement son lot de difficultés. Pour ma part, ça a été toute une étape! Chuuut! Mes parents ont presque oublié…
Si pour certaines jeunes filles tenir un journal intime s’avère un besoin primordial pour se libérer l’esprit de ces nombreuses émotions ingérables, Catherine Bourgault, elle, se plaisait plutôt à écrire des histoires. C’est d’ailleurs à l’âge de 15 ans qu’elle commence l’écriture de son désormais célèbre Je t’aime moi non plus (publié chez Les Éditions JCL). Roman qui deviendra par la suite une trilogie à succès que je vous conseille fortement.
Durant sa jeunesse, l’apprentie écrivaine prendra effectivement plaisir à créer, rédiger, s’adonner à ce passe-temps devenu au fil du temps une véritable passion. Ignorant toutefois qu’elle en viendrait un jour à vivre de sa plume, l’avenir de la petite Catherine était déjà tracé d’avance. Et si on lui avait à l’époque prédit qu’elle deviendrait cette prolifique auteure aux projets aussi nombreux que reluisants, jamais elle ne l’aurait cru.
« Devenir écrivaine n’était pas du tout dans mes plans, me confesse-t-elle d’entrée de jeu, En fait, je ne savais même pas comment une petite fille de la campagne pouvait réussir à publier un livre.»
Ses mots m’interpellant directement—puisque j’ai moi-même souvent pensé ne pas avoir le profil type pour devenir auteure—elle comprendra bien vite combien notre destiné ne nous échappe jamais réellement.
Dès son jeune âge, Catherine tombe sous le charme de Dominique Demers et de sa non moins marquante Marie-Tempête (née d’une première édition Un hiver dans la tourmente). Ayant rapidement fait naître en elle ce fort attrait pour la romance, elle se tournera plus tard vers les œuvres de Colleen Hoover, qui deviendra rapidement l’une de ses inspirations.
«J’aime sa façon de créer des personnages incarnés, de faire ressentir les émotions aux lecteurs plutôt que de simplement raconter l’histoire, dit-elle à son sujet.»
Voici donc une brève immersion dans le monde d’une romancière chère à mon cœur de lectrice, de cette femme au parcours inspirant qui savoure chaque jour une réussite plus que méritée.
Étant fille unique, grandissant à Saint-Pamphile—dans le comté de l’Islet—Catherine Bourgault fait ses études en langues et traduction pour ensuite obtenir son bac en relations Industrielles à l’Université Laval. Aujourd’hui mère de trois petits héritiers—comme elle se plait à les surnommer—elle n’hésite pas à dire combien ses enfants font d’elle une meilleure personne. Puisque la providence a semé sur son chemin certaines difficultés avec lesquelles elle a dû composer—l’un de ses fils a le syndrome de Gilles de la Tourette, et les deux autres sont autistes—elle avoue qu’il s’agit là d’une très grande leçon de vie.
«Parce que ma réalité me force à m’adapter à chaque situation, et parfois intervenir dans un tel contexte me fera plus de mal que de bien, dit-elle, Je juge moins, je suis moins centrée sur moi-même, et j’écoute plus.»
C’est un peu par hasard, alors que naît en elle le désir de tenir dans ses mains un exemplaire de son propre roman—celui qu’elle écrit depuis une quinzaine d’années—que les morceaux du casse-tête s’emboîtent finalement les uns dans les autres. Pourtant loin de s’imaginer la suite des choses, elle fait tout de même imprimer (en une seule copie) la première version de Je t’aime moi non plus. Un cadeau qu’elle s’offre pour son plaisir personnel, sans toutefois réaliser l’impact considérable qu’il aura très bientôt… sur la vie de ses futurs lecteurs et lectrices. Lorsqu’une de ses cousines en débute la lecture, elle s’empresse de lui faire réaliser à quel point il serait fou de ne pas persévérer dans cette voie. L’appel de l’écriture se faisant alors de plus en plus fort, c’est à la suite de la publication de ce premier roman que les choses évoluent rapidement. Cependant peu convaincue d’en faire véritablement carrière, vient le jour où une collègue lui parle d’un certain éditeur. Ce dernier est à la recherche d’un auteur pour écrire une série humoristique. C’est donc encore une fois que, par pure coïncidence, la Chick lit fait son apparition dans l’univers créatif de Catherine Bourgault. Elle envoie ainsi aux Éditeurs réunis un début de manuscrit et… BINGO! La série Sortie de filles voit bientôt le jour.
«Je n’écrivais pas du tout dans ce style. Je m’étais donc dit que je ferais ce projet pour m’amuser un peu sans m’imaginer que je me laisserais prendre au jeu. J’ai adoré ça! Et l’enthousiasme de mes lectrices me donnait des ailes.»
L’intérêt d’un auditoire en constante évolution vient finalement prouver à l’écrivaine qu’elle est bel et bien sur son X. Et c’est ainsi que la fructueuse collaboration—entre la romancière et Les Éditeurs réunis—perdure depuis 2013. À ma question concernant son processus de création, elle répond;
«J’essaie d’avoir une routine d’écriture… En fait, cette routine change selon le roman en chantier. Chose certaine : j’écris tous les jours.»
Au niveau un peu plus personnel, l’auteure n’hésite pas à se qualifier comme étant une vraie «bébitte». Ce qui me fait sourire, puisque dès notre première rencontre, c’est justement cette couleur unique—qui la distingue de beaucoup d’autres—qui m’a frappé. Dans le bon sens du terme, il va sans dire. Si les artistes en général sont reconnus pour vivre dans leur tête, elle, possède ce petit-je-ne-sais-quoi qui transparait de belle façon dans chacune de ses œuvres.
En continuelle progression, l’étendue des projets de la reine de l’émotion a de quoi nous rendre fiers. Parce qu’elle fait partie de celles qui contribuent à venir enrichir notre sphère littéraire québécoise, Catherine a aussi su faire sa place avec brio. Il faut dire que l’auteure en est l’une des rares qui peuvent affirmer offrir une si grande variété de styles et de choix. Que ce soit en littérature jeunesse, en romance ou encore par le biais de ses séries humoristiques, l’artiste sait brillamment se démarquer. Sa plume sensible, vive et rythmée a de quoi ravir un vaste lectorat. Comme quoi il n’y a pas que la maladie d’amour qui se propage de 7 à 77 ans… Oh que non! Les œuvres de Catherine voyagent tout autant. Je dois admettre que ma dernière question—bien que j’appréhende de me la faire un jour poser—me brûlait trop les lèvres pour que je m’en abstienne. On dirait que j’ai toujours envie de connaître cette fameuse réponse à laquelle il est souvent difficile de répondre.
Chère Catherine, dis-moi quel est ce personnage auquel tu es le plus attaché? Celui pour qui tu as cette affection particulière qui le différencie des autres.
Ce à quoi elle s’empresse de me dire qu’il ne s’agit effectivement pas d’un choix évident, puisqu’elle aime tous ses personnages. Elle ajoute tout de même;
«J’ai un coup de cœur pour Sacha Carter, de Je t’aime moi non plus. Son côté «artiste dans sa bulle» me ressemble beaucoup. Il a aussi été mon premier héros, le premier à m’obliger à fouiller dans mes tripes pour coucher son histoire sur papier.»
Bon, OK… rien ne sert de faire des cachotteries plus longtemps… J’avoue sans gêne avoir exactement le même faible qu’elle.
Pour la liste complète des romans adulte et jeunesse de l’auteure, vous pouvez visiter son site web juste ici https://www.catherinebourgault.com/ ou encore le site de son éditeur https://www.lesediteursreunis.com/.
Bonne découverte!
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