Non, je ne suis pas maman.

Et je ne sais pas non plus si je le serai un jour.

Pas que je ne le désire pas, mais sait-on jamais… la vie décide parfois de nous imposer un autre chemin que celui auquel on aspirait.

Non, je ne suis pas maman.

Mais je suis belle-maman, par exemple! C’est vrai que c’est loin d’être pareil, évidemment que je ne serai jamais celle qui les a mis au monde. Et cette femme-là, je la respecte totalement, sincèrement. Parce que celui avec qui je partage ma vie l’a aimé avant moi, et qu’elle préfère me sourire plutôt que de me faire sentir de trop. Parce que c’est beaucoup plus simple de s’entraider que de se tourner le dos. Parce que trop de familles recomposées s’épuisent à s’entre-déchirer.

Non, je ne suis pas maman.

Ça n’empêche pourtant pas mon cœur d’aimer encore plus fort que ce que je n’aurais jamais pu imaginer. Ces enfants-là, je veux qu’ils soient heureux, confortables, en santé et en sécurité… tous les jours et en tout temps. Dans la situation actuelle, celle qui nous confine à rester chez soi, qui nous contraint à ne surtout pas fréquenter les lieux publics ni même seulement penser à se réunir entre amis, je réalise encore plus combien je les veux énervés, tannants et même essoufflants. Parce que c’est pas mal plus beau que fiévreux, grippés et souffrants.

Non, je ne suis pas maman.

Mais je pense quand même à eux quand je me lève le matin, et aussi quand je me couche le soir. Je pense à elle quand je vois une doudou de licorne au centre d’achats, et à lui quand j’aperçois n’importe quel bidule à l’effigie de Mario Bros. J’y pense aussi quand je me retrouve devant le comptoir de Kinder Surprise au dépanneur, ou quand j’entends une horrible histoire d’enfant qui s’est une fois de trop noyé dans la piscine du voisin.

Non, je ne suis pas maman.

Mais mon cœur manque quand même un battement quand j’imagine seulement qu’ils puissent se blesser ou avoir du chagrin… quand je suis obligé de punir pour une bêtise, ou encore d’utiliser mon faux ton ferme de belle-maman pas contente. Je t’épargne alors ce qui se passe en dedans quand il tombe ou qu’elle fait un cauchemar.

Non, je ne suis pas maman.

Mais mon rôle, il est quand même parfois angoissant. OK… Souvent.

« Tu comprendras quand tu auras des enfants » qu’on me dit parfois. OK… Trop souvent. Et ça devient de plus en plus agaçant parce que;

Non, je ne suis pas maman.

Mais je te jure que je comprends. Peut-être pas de la même façon, ou encore dans l’exactitude de ce qu’une vraie maman peut ressentir, mais crois-moi, je comprends!