J’en ai écrit et déchiré des pages du recueil de ma vie du haut de mes (presque) 42 ans…laissant l’émotionnel trop souvent dicter la loi de mes pauvres pieds usés… Et que dire de mon cœur ballotté et manipulé par d’égocentriques congénères narcissiques!?
Bref, toute belge que je suis « une fois » (enracinée dans mon plat pays par l’inconditionnelle thérapie de groupe : j’aime le jambon ardennais, les fromages d’abbaye et les maisons en briques), moi, Anne, j’ai décidé de visiter ce beau pays qu’est le Canada. J’étais, depuis longtemps, attirée par l’impressionnante magnificence du cadeau offert par Dame Nature sur ce continent, et par la surprenante décadence de l’Amérique du Nord.
En toute aventurière que je suis, j’ai donc pris un vol pour rencontrer (avec une excitation non feinte) les différents contacts liés dans ce coin du monde, grâce aux avantages de communication de mon ami internet.
Le séjour fut plus fructueux que je m’y attendais puisque 4 ans plus tard, après avoir convolé en trépidantes noces avec un citoyen canadien fort amoureux (mais incapable de contrôler mon cerveau critique) le 25 Août 2013, je dépose mes 30 kgs de bagages (mayonnaise comprise) du côté de Montréal.
Aussitôt le pied posé en terre sainte, je suis confrontée à MA nouvelle réalité cruelle : je suis l’ÉTRANGERE.
Car oui, aussi banal que cela paraisse, je suis de type caucasien, et de religion catholique. J’aime effectivement le goût des retailles d’Ostie (mais je ne pratique aucun rite autour), j’ai le portefeuille rempli, un boulot qui me suit (grâce à l’ère de l’ultrainformatisation et de l’hyperéchange des données… même personnelles- hélas), et j’ai performé un atout majeur :une jolie bedaine de sirop d’érable…épousée sur le territoire-même de la Province du Québec…(je rassure le lecteur…cette bedaine a pieds et cerveau, et je l’appellerai désormais « The Zhom »)…
Mais mais MAIS voilà…que je découvre que je n’ai même pas droit à la résidence temporaire, et mon parcours va prendre toutes les tournures sinueuses voire scabreuses qui se cachent derrière cet ensemble de mots pompeux et effrayants «immigration par regroupement familial!»
D’abord, d’abord…voyons l’insulte cachée sous ce titre ronflant… je dois en dénoncer l’absurdité!
Car enfin, quoi, je laisse ma famille en Belgique! Mes chers parents séniles, ma fratrie aimée et adorée, ainsi que mes amis peu nombreux MAIS fidèles sur la touche.
Que cache alors le terme « regroupement » ? Est-ce donc un tout nouveau conjoint frais, rasé de près, aux ronflements abyssaux? Qui devrait constituer ma famille future…parce qu’il est canadien?
Ou est-ce encore mon immense capacité à plonger deux pieds joints dans de nouvelles aventures qui me guide? L’avenir me l’apprendra, et il commence maintenant. À l’instant même qui où j’écris ce MOT… le début d’une incroyable histoire. L’Alpha sans Oméga…
That’s NOW folks.
À bientôt dans l’épisode 2.
Anne l’EXPAT
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